
Billet d’humeur #8
Je fais le voeu d’une ruralité positive
Vous aussi vous êtes dans cette spirale des voeux de la bonne année. En 2020, je me souviens, on disait à la ronde : « bonne année, 2020, un millésime prometteur ». 20/20 ! annonçaient fièrement certaines cartes de voeux que j’ai reçues.
Et puis, patatra : virus, confinement, pandémie, récession économique, bilan humain dramatique, pandémie mondiale, pauvreté accrue, perte de confiance, horizon noir….
En cette nouvelle année, nous avons peut-être l’illusion que la page se tourne. On se souhaite une année plus douce, plus sereine, plus bienveillante. Mais qu’est ce qui change si nous ne le décidons pas ? Si nous ne faisons pas nous-mêmes des changements, même infimes, dans nos vies.
Mon voeu à moi, j’y ai bien réfléchi depuis quelques jours. Il n’est pas de changer le monde, mais de me changer moi, en premier.
Soit le changement que tu veux voir dans ce monde.
J’avais prévu de vous parler de tourisme, de durabilité et de perspectives pour la filière en ce début d’année.
Mais tout est encore bien incertain et plutôt que de divaguer sur des sujets maintes fois abordés ici et ailleurs, pour aborder ces choses que je ne maîtrise pas moi-même, je suis tombée ce matin sur un témoignage.
Celui de Claire Desmares-Poirrier, dans la lettre d’info du réseau « La Ruche qui dit Oui ! ».
Elle a dit OUI à un changement de vie profond, intime, qui l’a amené à quitter la ville pour rejoindre la campagne bretonne. Elle nous explique cet exode urbain choisi (et non pas provoqué par les confinements successifs). 10 ans qu’elle construit cette nouvelle vie ! A la campagne dans une logique positive sans affrontement avec le monde urbain.
Elle explique ce choix comme une action consciente et intime qui l’a conduit à revoir les rêves qu’elle avait, les valeurs qu’elle prône et le style de vie qui l’importe. Qui ne se résume pas au chiffre inscrit sur un bulletin de salaire à la fin du mois. Et comme je la comprends, j’ai fait ce choix il y a bientôt un an, de quitter « ma zone de confort ».
Avoir du temps avec ses proches, partager un repas avec des produits de terroir, voir grandir sa fille, participer à une communauté en étant impliquée dans la vie de son village. Produire des plantes aromatiques, donner accès à la culture dans sa librairie « agri-culturelle ». C’est ce que j’ai finalement fait moi aussi en 2020 et ce qui m’a rendue bien plus riche qu’auparavant. Tout n’a pas été facile certes durant l’année écoulée, mais il est des moments simples qui valent des voyages à l’autre bout de la terre.
Son témoignage me touche particulièrement car je crois depuis longtemps à ce retour aux sources. Dans des territoires ruraux parfois endormis, qui ne demandent qu’à accueillir de nouvelles énergies pour se révéler.
Chacun est à mon avis, en quête de sens, en ce début d’année. C’est ce qui nous relie dans notre humanité et nous donne espoir.
Et cette introspection, me semble finalement la plus importante parmi toutes les actions et initiatives que j’ai vu fleurir durant la crise. Il est fabuleux de se motiver et de s’engager. Mais pour quoi faire ? Pour devenir qui ?
A chacun d’écrire son voeu pour 2021, c’est de l’ordre de l’intime et personne ne peut conseiller personne. Nous percevons le monde au prisme de notre identité et c’est cela qui forge notre diversité et notre force aussi.
C’est un chemin, à mon avis, bien plus long et plus fructueux, qu’une simple carte de voeux. C’est surement même le travail de toute une vie.
C’est tout ce que je vous souhaite : trouver votre voeu.
AK

Pourquoi des billets d’humeur ?
Chaque semaine j’entends et je lis des dizaines d’articles, vidéos, podcasts… j’échange aussi avec bon nombre de spécialistes ou citoyens engagés et concernés par le changement d’ère que nous vivons. Et il me vient au fil des jours des réflexions et des envies de parler librement de ce qui me touche, m’interpelle et me donne envie d’avancer. C’est ici, que sous un format court (à rédiger comme à lire) je veux partager avec vous ces réflexions.
En espérant vous faire réagir (toujours dans la bienveillance) pour construire ensemble les solutions de demain (et de maintenant).

